France
May 29, 2015
Comme chaque année, l’IBEB (International Bremia Evaluation Board, Conseil International d’Evaluation du Bremia) a évalué toutes les races de mildiou de la laitue (Bremia lactucae) trouvées en 2014. Une fois de plus, les nouvelles infestations étaient principalement cantonnées au niveau local. Néanmoins, l’IBEB a décidé de dénommer une nouvelle race, Bl :32 – tout en rappelant l’importance de la lutte contre le développement de nouvelles races par le contrôle phytosanitaire, les mesures d’hygiène et l’utilisation de variétés résistantes.
Bremia lactucae, ou mildiou de la laitue, est génétiquement très variable. Un seul champ de production de laitue peut en abriter différentes races. En novembre 2014, l’IBEB a répertorié et évalué 411 isolats de Bremia lactucae trouvés en Europe dans l’année. Sur ce total, 62 isolats (16%) étaient connus et déjà dénommés en races « Bl », notamment Bl:29, race largement répandue en Europe, ainsi que Bl:24, Bl:30 et Bl:31.
La majorité des isolats 2014 n’avaient pas été rencontrés auparavant, sauf très localement. Mais parmi eux, deux étaient déjà connus et semblent s’être propagés plus largement. Ils sont donc devenus « candidats » à la nomination et un processus d’évaluation formelle a commencé en novembre 2014. En avril 2015, l’IBEB a conclu que pour l’un des deux isolats, les résultats des tests étaient contradictoires et qu’il ne pouvait pas être dénommé, malgré sa présence largement répandue en Europe.
Le second isolat présentait des résultats fiables et il est désormais dénommé Bl:32. Ces dernières années, Bl:32 a été trouvé en France, Allemagne, Pays Bas, Royaume Uni, Autriche, Suisse et Belgique. Récemment, il s’est également propagé au Portugal et en Espagne. L’IBEB note que plusieurs isolats locaux, proches du Bl:32, causent des problèmes sérieux dans certaines régions en Europe.
Cette diversité d’isolats rend la dénomination officielle de races de Bremia lactucae européennes de plus en plus compliquée. Mais une tendance claire se dessine : là où des isolats locaux apparaissent, ils se propagent moins rapidement que des races précédentes grâce à l’introduction d’une palette de plus en plus large de gènes de résistance dans les variétés nouvelles. L’IBEB rappelle néanmoins que l’utilisation de variétés de laitue résistantes aux races dénommées Bl:16-32, ne constitue pas une protection complète contre Bremia lactucae. Des problèmes occasionnels peuvent apparaître quand un nouvel isolat local ne vit que quelques années et ne s’étend pas à d’autres zones.
L’IBEB souligne également l’importance de la maîtrise phytosanitaire et des mesures d’hygiène en complément de la résistance variétale. L’application de fongicides, surtout au stade jeune plant, offre une protection supplémentaire aux cultures de laitue résistantes. Cela contribue à empêcher le développement de nouvelles races de Bremia lactucae. Des pratiques d’hygiène correctes, telles que l’enlèvement de débris et de plantes malades, réduisent aussi la propagation de Bremia lactucae.
Aux fins de tests et de sélection, toutes les races dénommées ainsi que le set de détermination sont disponibles au GEVES (France) et au Naktuinbouw (Pays bas).
L’IBEB est composé de représentants des associations de semenciers UFS (France) et Plantum (Pays Bas), et des organisations GEVES et Naktuinbouw. L’IBEB est soutenue par plusieurs enquêteurs européens sur le Bremia lactucae. Les associations de semenciers sont représentées par des obtenteurs de laitue d’Agrisemen, Enza Zaden, Gautier, Bayer CropScience Vegetable Seeds, Rijk Zwaan, Monsanto Seminis, Syngenta et Vilmorin.
L’Union Française des Semenciers est l’organisation professionnelle qui représente 130 entreprises semencières implantées en France et qui ont pour activités la création de variétés végétales, la production et la mise en marché de semences pour l’agriculture, les jardins et les paysages. Interlocuteur de référence pour l’industrie des semences, elle porte la voix de ses adhérents dans une interprofession forte. Au sein des filières, les semenciers participent à la construction d’une activité économique structurée, dynamique, responsable et pérenne.
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