France
January 2014
Source: INRA
Des chercheurs de l’Université d’Ohio (Etats-Unis), de l’Inra et de l’Université de Valence (Espagne) ont identifié chez la tomate, Solanum lycopersicum, un gène contrôlant la taille du fruit. De plus, ce gène retarde la période de maturation du fruit. Les résultats de cette étude ouvrent des perspectives d’amélioration de la culture de la tomate, ainsi que celle du piment et de l’aubergine appartenant à la
même famille botanique.
Avant d’être domestiquée par l’homme, la tomate, originaire des Andes, avait la taille d’une cerise. C’est au Mexique qu’elle est cultivée pour la première fois et qu’elle se développe avant d’être introduite en Europe au 16e siècle. Aujourd’hui, la tomate est cultivée dans la plupart des pays et sa production est l’une des plus importantes au monde (environ 160 millions de tonnes par an). Ainsi, la tomate est l’objet de nombreuses recherches scientifiques. En 2012, le génome de cette espèce a été publié par le consortium du génome de la tomate, dont fait partie l’Inra*.
La présente étude menée par des chercheurs de l’Université d’Ohio (Etats-Unis), de l’Inra et de l’Université de Valence (Espagne) a eu pour objectif d’identifier, grâce à une cartographie fine de son génome et des analyses fonctionnelles, un nouveau gène à effet majeur sur la taille et la masse du fruit de la tomate. Un seul autre gène à effet majeur sur la masse était jusqu’à présent connu chez la tomate. En recherchant des liens entre l’ADN et des caractéristiques morphologiques du fruit chez plusieurs espèces de tomates, dont des espèces sauvages et anciennes, les chercheurs ont ciblés plus particulièrement une région du génome portant un gène (SIKLUH) connu pour agir sur la taille chez d’autres espèces à fruits.
En inactivant ce gène, les chercheurs ont observé que les tomates obtenues étaient bien plus petites (voir illustration). Ils ont également remarqué que la maturation du fruit était précoce, suggérant que ce gène permet de retarder le murissement et ainsi laisser plus de temps au développement de sa masse.
Ces résultats seront utiles pour l’amélioration de la culture de la tomate, et ouvrent des perspectives pour le piment et l’aubergine, tous deux membres de la famille des Solanacées. Outre l’intérêt de cette découverte pour l’agronomie, elle permet une meilleure compréhension de l’histoire évolutive du génome de la tomate.
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Légende illustration:
1. FW3.2 (ys) = tomate à large fruit sans modification
2. FW3.2 (wt) = tomate cerise sans modification
3. RNAi-2 = tomate type FW3.2(wt) dont l'exon 1 du gène SIKLUH a été éteint par silencing
4. RNAi-3 = tomate type FW3.2(wt) dont l'exon 2 du gène SIKLUH a été éteint par silencing
* http://presse.inra.fr/Ressources/Communiques-de-presse/sequencage-genome-tomate
Référence
Manohar Chakrabarti, Na Zhang, Christopher Sauvage, Stéphane Muños, Jose Blanca, Joaquin Cañizares, Maria Jose Diez, Rhiannon Schneider, Michael Mazourek, Jammi McClead, Mathilde Causse, and Esther van der Knaap.
A cytochrome P450 regulates a domestication trait in cultivated tomato.
PNAS, 30 septembre 2013. 10.1073/pnas.1307313110