France
December 12, 2013
Lutter contre la pression croissante des insectes bioagresseurs, tout en réduisant fortement l'usage des pesticides, suppose d'agir à l'échelle du paysage et non plus seulement à celle de la parcelle.
Depuis une vingtaine d’années, la pression des insectes bioagresseurs sur l’agriculture augmente. Cette pression croissante s’explique par l’extension des monocultures et par l’intensification des pratiques culturales, qui modifient les paysages et réduisent la biodiversité. Elle est accentuée par le changement climatique, qui favorise les migrations des insectes tropicaux vers les zones tempérées et modifie la biologie des insectes. Lutter contre cette pression croissante, tout en réduisant ou en arrêtant l’usage des pesticides, suppose d’agir non plus seulement à l’échelle de la parcelle mais aussi à celle du paysage. Ce changement d’échelle permet de tirer parti de la biodiversité pour réguler les bioagresseurs, et aussi de coordonner les pratiques des acteurs, comme le montre la lutte contre les bioagresseurs de la canne à sucre et du cotonnier. Il suppose toutefois de s’appuyer sur une connaissance fine des interactions entre d’une part les populations de bioagresseurs et leurs auxiliaires, et d’autre part les composantes du paysage, la biodiversité et les activités humaines, ce qui ouvre de nouveaux champs de recherche transdisciplinaire.
Lutte contre les insectes bioagresseurs en agriculture
Changer d’échelle : de la parcelle au paysage
François-Régis Goebel
Perspective N°24
Avec Perspective, le Cirad ouvre de nouvelles pistes de réflexion et d’action, fondées sur des travaux de recherche, sans pour autant présenter une position institutionnelle.
Cette série de 4-pages synthétiques présente des idées ou des politiques novatrices sur des questions de développement, stratégiques pour les pays du Sud : sécurité alimentaire, foncier, changement climatique, sécurité énergétique, gestion des forêts, normes, etc.