France
November 18, 2024
Une étude de Terres Inovia s’est penchée sur la compétitivité du pois protéagineux, permettant de quantifier les marges de progrès de cette légumineuse à graines.
Alors qu’un des objectifs majeurs du Plan Protéines est d’accroître significativement et de façon pérenne la place des légumineuses dans les assolements en France (et en Europe), Terres Inovia s’est penché sur la compétitivité du pois protéagineux, relativement à d’autres espèces de grandes cultures et à l’échelle des principaux bassins de production actuels.
Dans un contexte d’instabilité croissante des rendements des grandes cultures et de volatilité marquée des marchés, cette étude permet de quantifier les marges de progrès de cette légumineuse à graines tant du point de vue des rendements, de la maîtrise des charges et de la recherche d’une meilleure valorisation de la graine via son prix de vente.
Un défaut de compétitivité quantifié en termes de rendement et de prix
Deux approches complémentaires ont été mises en œuvre dans l’analyse : l’évaluation de la compétitivité annuelle de l’espèce et celle à l’échelle de la rotation. La méthode est basée sur le calcul de rendements et de prix d’équivalence.
Les deux principaux résultats :
- Quel que soit le bassin considéré, les prix et les rendements d’équivalence du pois protéagineux en marge annuelle sont nettement supérieurs aux prix et aux rendements moyens obtenus par cette espèce.
- Dans les différents bassins étudiés, la prise en compte des bénéfices liés à l’introduction du pois comme précédent à une céréale à paille (blé tendre) et à la rotation induit de meilleurs rendements et prix moyens corrigés du pois. Ceux-ci restent toutefois inférieurs aux rendements et aux prix du pois moyens aujourd’hui pratiqués.
Ces simulations quantifient le défaut de compétitivité actuel du pois. Ce défaut subsiste, mais de façon nettement atténuée, en intégrant les effets très bénéfiques de cette légumineuses en tant que précédent et à l’échelle de la rotation. Cette étude agroéconomique n’avait pas l’objectif de chiffrer de façon fine la compétitivité du pois à l’échelle de l’exploitation agricole.
Des travaux en cours pour améliorer la performance du pois
Selon les hypothèses retenues, en tenant compte de l’aide couplée liée à la PAC 2023-2027, la rentabilité annuelle moyenne du pois apparaît comme globalement insuffisante dans le contexte de prix et de rendements 2019-2023 et de charges opérationnelles en 2024.
Dans le cadre du projet en cours Cap Protéines + (2024-2027), différents travaux sont engagés sur l’amélioration des performances du pois protéagineux et l’accompagnement des agriculteurs à la gestion du risque liée à des pratiques agroécologiques, incluant l’insertion d’une légumineuse à graines comme le pois et l’évaluation des effets des légumineuses à graines sur la multiperformance.
Télécharger la synthèse de l'étude dans la publication Point Eco de Terres Univia
L’étude complète est disponible sur demande (v.lecomte@terresinovia.fr)